Dans notre cas, la vie pratique est intégrée à la vie quotidienne depuis que les filles sont capables de participer, alors il me semblait naturel que cela continue ainsi. Donc pas de plateaux de vie pratique sur nos étagères (ou juste quelques uns de temps en temps). Et ça fonctionne bien comme ça. Les filles sont très impliquées et concentrées dans les activités quotidiennes qu'elles choisissent de faire : moudre le café, couper les légumes du repas, laver la salade, faire la vaisselle...
Parfois cependant, lorsque je remarque que quelque chose de précis pourrait être travaillé en dehors du contexte, pour les aider à maitriser une habileté, je prépare une activité spécifique.
L'état d'esprit dans lequel sont menées les activités de vie pratique est essentiel. Il ne doit pas y avoir de stress ni d'obligation de résultat. Hier Émy a souhaité m'aider à préparer le repas, elle a choisi de couper un concombre pour la salade. Après l'avoir pelé, elle l'a coupé en rondelles, en entier. Pour elle c'est un long travail car ça lui prend du temps de bien viser pour couper chaque rondelle assez fine. Elle l'a mené en entier, je ne lui ai pas mis de pression pour ça aille plus vite, je ne l'ai pas aidée car elle ne me l'a pas demandé. Elle était dans ce qu'elle faisait, avec plaisir et concentration.
Quand je prends du recul et que j'observe les filles heureuses de "travailler" ainsi je me demande : "Mais que se passe-t-il pour les autres apprentissages qui sont refusés en blocs, en tout cas par Liv ? Ne serait-ce pas la manière de les amener qui pose problème ?"
En suivant l'exemple de la vie pratique, que nous avons intégrée de cette manière, fluide, simple et gaie, je pense que nous pourrions trouver des idées pour le langage et les mathématiques : sous forme de jeux ou d'activités ayant des enjeux réels (écrire la liste des courses par exemple).
À réfléchir.... pour que Liv y retrouve du plaisir.
13 commentaires:
Même reflexion avec mon moyen qui refuse souvent les apprentissages formels en lecture, calcul. Par contre, en le laissant tranquille et en lui offrant beaucoup d'occasions d'apprentissage "en vie réelle", il retrouve (parfois!) de l'intérêt pour le formel, qui l'aide alors à travailler tel ou tel apprentissage qui l'intéresse "dans la vraie vie" . Mais bon, je n'ai pas trop de stress, il va à l'école donc je peux me "permettre" de le laisser ne rien faire de constructif à la maison sans stresser pour autant.
On est exactement dans cette réflexion ici aussi !! et effectivement, on voit bien que notre 7 ans avance plus profondément et avec plus d'enthousiasme dans la lecture et l'écriture lorsque la demande ne vient pas de moi ! Il se passionne en ce moment pour les génériques des dessins animés et des séries des années 80 (on a un cd compil) du coup on lui trouve des trucs à lire sur internet dans ce domaine ... il est tout content !! As tu lu le livre d'André Stern "Et je ne suis jamais allé à l'école ..." ? Je trouve qu'il aide à se mettre dans cette dynamique de lâcher prise et d'accompagnement de l'enthousiasme de l'enfant !
Bonne suite à toi ! Et en passant... merci pour ton blog qui me nourri bien :)
Bonjour Eve, moi aussi j'ai eu ce problème avec ma fille, et nous avons mis un contrat en place et ça a l'air de fonctionner.
2 exercices d'apprentissages par jour, le reste du temps elle choisit ses activités.
http://doheem.over-blog.com/les-apprentissages
Oui Claim, j'ai lu le livre d'André Stern et je le trouve tout à fait édifiant ! Il donne à réfléchir.
Doheem, oui le contrat est souvent pratiqué en IEF pour donner un coup de pouce à l'enfant qui n'arrive pas à se mettre au travail. Mais Liv l'a déjà vécu en classe (je dirais même subi) alors il est hors de question que j'arrive avec mon contrat. Là je suis sûre de la bloquer encore plus.
Comme tu le dis dans ton billet, j'aimerais qu'elle apprenne pour elle même et pas parce qu'il y a un contrat ou pour me faire plaisir.
Mais je ne suis pas inquiète, l'envie reviendra. Il y a tant d'autres choses qu'elle aime faire et fait à merveille !
Où peut-on trouver un joli mouli à café comme celui-ci ?
Bonjour Eve, peux-tu détailler les activités que Liv délaisse et/ou n'aime pas faire?
Bonne journée
Géraldine
Le moulin à café avec un lot de matériel d'occasion, alors je ne sais pas d'où il vient...
Sinon, Liv a un vrai blocage pour toute activité qui ressemble à quelque chose de scolaire (Montessori bien entendu, puisqu'elle ne connait que cela); par exemple écriture, lecture, calcul.
En revanche, quand il s'agit d'écrire, de lire ou de compter dans un autre contexte, il n'y a pas de problèmes. Au contraire, elle lit et écrit bien, avec facilité. Elle est aussi capable de calculer mentalement (ou à l'aide de ses doigts) mais pas question de le faire avec les timbres ou le boulier !
Pardon pour le début de phrase raté !
Donc j'ai acheté ce moulin dans un lot de matériel.
Bonjour Eve,
j'ai une vue de loin sur la situation que tu décris mais d'ici, on pourrait supposer que Liv associe le matériel Montessori à une expérience mal-vécue et qu'elle n'arrive pas - pour l'instant - à surpasser. C'est le fait que tu dises que ce n'est pas le fait même de lire, de compter,d'être active etc qui la rebute mais bien l'intermédiaire du matériel qui m'a fait penser à cela. C'est toujours très nourrissant de passer visiter ton blog, merci ! Guénaëlle
Coucou Guénaëlle !
Oui Liv a certainement vécu quelque chose de trop directif par rapport au matériel. Elle a besoin d'une pause et que le plaisir et l'attrait de ce matériel revienne tout seul.
Après une semaine, elle commence à se plaindre de l'existence de son contrat. Ça m'embête un peu, mais je me dis qu'il ne lui reste que 3 semaines de classe et que durant 2 ans elle n'y est pas aller d'elle même.
Après nous aurons 2 mois de vacances, et on pourra peut être travailler autrement de façon plus légère, quand elle en aura envie etc.
Eve, je vais peut être dire n'importe quoi, puisqur que je n'ai pas de formation et que je ne suis pas 100% complètement à fond sur montessori, mais de ce tu dis, peut être que Liv a tout simplement besoin de passer directement à l'abstraction? Le matériel est parfois lourd et pénible à manipuler. C'est une bonne (très bonne même!) béquille poiur les enfants trop petits pour compter de tête ou lire directement, mais une fois qu'ils en sont capables, je comprends qu'ils n'aient pas envie de manipuler. Et parfois, aussi, les laisser se frotter à leurs limites (et oui, multiplier des nombres à 4 chiffres de tête, c'est pas facile ;D), leur montre l'intérêt du matériel
Je lis souvent ce blog et je souhaitais intervenir également... Cela me renvoie très clairement lorsque ma fille avait justement 5 ans et demi et que nous l'avions retiré,en milieu d'année, de son école Montessori. J'aurais beaucoup à en dire... et je vois beaucoup de similitudes.
Aujourd'hui, elle a 8 ans et demi, elle s'épanouit dans une école publique mais à pédagogie Freinet, a sauté une classe et a enfin trouvé sa place mais surtout de l'intérêt. Nous adhérons certes toujours beaucoup à de nombreux aspects de la pédagogie montessori mais avec du recul, nous la trouvons souvent très (trop ?) dogmatique ou du moins, l'application qui en est faite... car après tout, une pédagogie, sur le papier c'est toujours idéal, la mise en oeuvre est parfois plus complexe (nous sommes enseignants, donc avons de plus un regard encore différent).
Bonne suite pour vos filles...
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