samedi 16 avril 2011

Canaliser les énergies




Émy est une petite fille très très dynamique. Elle a un besoin d'activité constant. Mais son énergie doit être canalisée, autrement elle s'en sert de manière totalement désordonnée. Si on ne veut pas passer notre temps à l'empêcher dans ses actions et lui dire non, il faut lui fournir des motifs d'activité.
Lui donner l'occasion et les moyens de participer aux tâches de la vie quotidienne l'aide beaucoup dans ce sens. Émy est très volontaire et vient me voir pour me proposer son aide. Je n'ai d'ailleurs pas le droit de refuser !
C'est comme ça que j'ai à nouveau un petit commis de cuisine. Liv qui a passé beaucoup de temps en cuisine avec moi n'est plus très motivée en ce moment pour participer. Elle veut bien faire un gâteau de temps en temps.
Émy qui ne tient pas en place pendant que je cuisine est maintenant sage comme une image : je lui donne quelque chose à laver (carottes, pommes de terre, épinards...) et ça l'occupe un bon moment. Elle touche, patouille, goûte, transvase... Je lui donne des choses à remuer, des morceaux de légumes à mettre dans un plat... elle y prend vraiment du plaisir. Elle n'est plus un fardeau quand je dois préparer le repas. Je l'avais en général hurlant accrochée à mes jambes ou alors sur la hanche en cuisinant d'une main (pas super efficace).
C'est comme ça que débute la vie pratique : en faisant avec les parents. Mettre et débarrasser la table, remplir et vider la machine à laver ou le lave-vaisselle, suspendre le linge, balayer, ranger, faire le ménage... Émy adore frotter le sol, faire les vitres...
Bien sûr quand je dis "aide" ce n'est pas tout à fait approprié, mais c'est comme cela qu'elle le voit. Elle arrive en disant "d'aide, d'aide". Elle a tout a fait le sentiment que sa participation est efficace, et je me garde bien de lui dire le contraire !
Et en dehors de la vie quotidienne, elle aime beaucoup les activités qui vont lui permettre d'exercer sa motricité fine et délier ses gestes (surtout s'il y a de l'eau en jeu) : pêcher des petites choses dans une bassine d'eau, enfiler des pailles dans un tube, verser des graines, de l'eau... mais elle a un peu moins de patience pour cela que pour les choses de la vie quotidienne. Elle peut passer du temps à enfiler son pantalon, ses chaussettes, ses chaussures, elle veut se laver les mains, les dents, se coiffer seule... Nous, les parents, nous devons permettre à l'enfant de faire tout cela en modifiant l'environnement et notre comportement vis à vis de sa boulimie de travail. C'est essentiel pour la construction de son autonomie et de son estime de soi. C'est l'aider à devenir responsable.

2 commentaires:

Violette a dit…

Je reconnais ma fillette (14 mois) dans ta description des moments de cuisine, accrochée à ma jambe ou dans mes bras pendant que je cuisine, tellement désireuse d'apprendre et de participer, vraiment pas pratique et dangereux.. Pas toujours facile de la faire participer selon ce que l'on cuisine ! J'essayerai la pêche aux petits objets, je suis sûre que ça va lui plaire, merci pour cette idée )

belliflora a dit…

Super description ! Merci de partager :-) Effectivement tout tombe sous le sens quand on cherche à quoi les occuper: les faire participer à leur manière. Ca paraît tellement simple ! On oublie parfois, dans la hâte. C'est toujours plein de bonnes idées et réflexions chez toi.

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